La composition de la  liste des propositions faite à monsieur le Président et aux chef[fe]s de départements n’est pas le fruit du hasard, elle répond à une triple logique, correspondant, tout d’abord à l’actualité [locale et générale], ensuite au recentrage sur la question malagasy, qui verra émerger son point d’orgue avec la question des élites malagasy, enfin, à un point de vue didactique, lié à l’expérience pédagogique [comparative] de son auteur, se référant au double rapport entre tradition / modernité et expertise / engagement.

L’actualité doit-elle commander ?

Il n’est pas de notre compétence de prendre en compte  la question de la pandémie qui focalise actuellement l’attention du monde entier. Une fois passée la « déferlante COVID 19 », un « presque rien » à l’échelle du « temps long », dans l’histoire d’une société, tout reviendrait dans l’ordre, dit-on ! [En sommes-nous sûrs ?].

Si nous en restons à la question urbaine malagasy, objet de notre intérêt et de notre enseignement depuis des années à l’IST-TANA,  il y a de grandes chances que les « grands projets présidentiels », proposés initialement revoient le jour. Probablement, seront-ils amendés ? De quelles manières ?

Dans une très large mesure, ces projets concernent « la Ville »,  mais paradoxalement, pas vraiment  la commune « lambda » malagasy, même si la «  moyenne » de l’ensemble dépasse déjà les 15 000 habitants par unité, pour 374 km2. Actuellement, l’aménagement du territoire national  ne semble « impacté » que de manière assez indirecte par  ces actions nouvelles. L’essentiel, serait la « métropolisation » de certains espaces, jugés primordiaux  pour le développement de l’ensemble national.

Abordons donc l’explication de ce qui pourrait ressembler à un paradoxe et qui justifierait un intérêt universitaire : Puisqu’ici, côte ouest, nous sommes très loin des centres de décisions [ANTANANRIVO et TOAMASINA] ; quel sort pourrait être réservé à cette partie ouest  [« élargi»] du territoire national ? Secteur assez éloigné de ces grandes métropoles !

Historiquement, le « secteur ouest élargi » [voir croquis], à part quelques lieux capables de recevoir des boutres, donc un port, et quelques vallées fertiles,  représentait, au XIXe siècle et avant ; un espace vaste mais délaissé [72 % des 590 000 km2 de cet ensemble national] de 421 000 km2. En matière de population sa part relative était faible : de l’ordre de 18,5%.

Travail de recherche entrepris, sous notre initiative,  avec trois étudiants de l’IST en 2015. Il pourrait être aussi proposé comme  sujet « en soi ».

Selon notre hypothèse cet écoumène était très faiblement peuplé. Il  aurait été occupé, au cours XIXe siècle, et probablement  avant,  par moins de un et demi  habitants au km2 en moyenne [plus proche de 1,2 !]. Voir détails ci-après.

La densité totale du pays est passée, si nous prenons, pour nos calculs, 2 100 000 habitants en 1895, pour l’ensemble de la population de MADAGASCAR, d’une densité de 3,7 à 42,5 en 2020. Le coefficient multiplicateur serait donc de 12. 

La situation est en train, aussi d’évoluer « en interne »  et cette faible part relative change, elle s’accroit de manière notable. Cette  remarque est importante car ce « détail » ne semble pas vraiment avoir été pris en compte par « les autorités » [démonstration à l’appui si besoin !]. L’affirmation antérieure : « Mérina + Betsiléo = 50% du total de la population malagasy» est maintenant obsolète.

Tenter de répondre à la question du devenir de ces 421 000 km2 « du grand ouest diagonal », en absence des résultats du dernier recensement, sera délicat.

A y regarder de plus près si le développement envisagé  apparaît pensé comme le complément [la résultante] des espaces « productifs » existants comme le secteur « Toamasina-Antananarivo-Antsirabe» [tributaire des 3/4 du PIB national], ce pourrait être  l’application de la théorie  économique, du « ruissellement » ou de la «métaphore des premiers de cordée » [Explication avancée par le Président français pour réfuter le ruissellement].

Voici  la cartographie de cette analyse de la démographie au XIXe siècle :